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Comment la Tunisie a t-elle vu son régime bouleversé par un an de révolution ?
25 février 2012

LES CONSEQUENCES DE LA REVOLUTION DANS LES AUTRES PAYS

 Après les conséquences nationales de cette révolution, on relève également les conséquences à échelle mondiale.  Ainsi, contre toute attente, les effets de cet événement ne se stoppèrent pas à la fin de la révolution et les répercussions se firent rapidement ressentirent au-delà des frontières tunisiennes. Inspirés par la victoire de la Tunisie, d'autres pays du monde arabe  commencèrent eux aussi à se soulever pour lutter contre leur régime politique : le printemps arabe  était en marche.

 http://www.youtube.com/watch?v=6fF0Sh_74kg

L’EGYPTE :

Après la Tunisie, «l’effet domino» débuta tout d’abord en Egypte qui fut le premier pays à suivre l’exemple tunisien. Cela faisait déjà plusieurs années que les contestations contre le pouvoir,  le chômage et la pauvreté se sont accrues et principalement sur Internet.

Le 25 Janvier 2011, seulement trois semaines après le départ de Ben Ali, plusieurs dizaines de milliers d'égyptiens voulurent eux aussi montrer leur opposition au régime d'Hosni Moubarak et commencèrent à manifester. Reprenant le slogan « Dégage! » (ou « Erhal » en arabe) devenu le symbole de la Révolution, le peuple égyptien se rassembla Place Tahrir, au Caire ou encore à Alexandrie. Tout comme la révolution du Jasmin, la « Révolution du Papyrus » s'est déclenchée en réponse aux abus des forces de l'ordre égyptiennes, à la corruption et aux conditions de vie désastreuses des égyptiens qui réclament du travail et la baisse des prix. L’objectif premier des manifestants était d’obtenir la fin de l’Etat Policier et le départ du président Hosni Moubarak.

Le 27 janvier, les affrontements devinrent plus violents, ainsi, le siège du Parti National Démocratique (parti dont Hosni Moubarak est à la tête) fut pris d’assaut et incendié.

Le gouvernement décide alors de suspendre les moyens de communications comme internet ou même le téléphone et instaure un couvre feu. Mais  les manifestations ne désemplissent pas et le 1er février, près de deux millions de personnes manifestent au Caire et huit millions dans tout le pays.

Le président Hosni Moubarak promet alors qu’il ne se représentera pas à la prochaine élection prévue en septembre de cette même année et qu’il fera une réforme pour permettre le pluralisme politique. Après des démissions et des changements de postes dans le gouvernement, le président annonce le 10 février qu’il transmet à son vice-président Omar-Souleiman ses pouvoirs mais pas sa place de président.

La déception amplifie la colère des manifestants qui arrivent à faire partir la famille Moubarak laissant la gestion du pays à Mohamed Hussein Tantawi.

Ainsi, cette vague révolutionnaire est parvenue à faire tomber le régime d’Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 31 ans en seulement 18 jours.

Six mois après le départ de Moubarak, des élections furent organisées pour élire un nouveau gouvernement.

C’est parti islamiste des Frères Musulmans est arrivé en tête de ces élections.

LA LIBYE :

Après l'Egypte ce fut au tour de la Jamahiriya Arabe Libyenne (nom arabe de la Libye) d’être touchée par  la vague révolutionnaire.

Le 13 janvier 2011, le gouvernement libyen avec à sa tête Mouammar Kadhafi, décide par mesure de prévention, d'interdire les rassemblements,  d'annuler les rencontres sportives, de baisser les prix des aliments de base et adoptent quelques mesures sociales.                                                                                          

Les libyens demandaient plus de libertés, le respect des Droits de l’Homme, l’arrêt de la corruption… prenant modèle sur les tunisiens ou les égyptiens. Mais contrairement aux pays précédents, la révolution Libyenne fut tout de suite très violente et amena à une véritable guerre civile dès le 15 février. Trois jours plus tard, cette révolution devint tellement sanglante que le pouvoir décida l’installation de milices, mercenaires et comités révolutionnaires pour réprimer sévèrement les manifestants.

Un mois après le début de l’insurrection, le Conseil de sécurité de l’ONU décida d’intervenir pour protéger la population, autorisant donc les frappes aériennes contre les forces de Kadhafi. La France, les États-Unis et le Royaume-Uni envoyèrent alors des forces armées pour s’opposer aux hommes de Kadhafi.

Le 22 août, l’arrivée des rebelles dans la capitale, Tripoli, apporta un sentiment de joie non dissimulée car elle annonçait la défaite proche du dirigeant.                                                                                       

Après sa fuite, Mouammar Kadhafi, à la tête du pays pendant 42 ans meurt de ses blessures à la suite de l’intervention de l’OTAN, le 20 octobre 2011.

LE YEMEN :

L'avalanche de s'arrête plus et ce sont les Yéménites qui décidèrent de suivre le modèle à leur tour. C’est officiellement le 27 janvier 2011 que près de seize mille personnes allèrent manifester de manière pacifique, dans les rues de Sanaa avec des slogans tels que : « Non au renouvellement des mandats, non à la transmission héréditaire du pouvoir! ». Le président Ali Abdallah Saleh décida de son côté d’organiser des «contre-manifestations» en payant des gens pour manifester en sa faveur, ce qui ne fut pas difficile au vu la pauvreté de la population. C’est ainsi qu’il parvint à diviser son peuple.

Le 12 février à quelques jours de la victoire des égyptiens, quatre mille yéménites affrontèrent les partisans du président mais c’est seulement le 23 avril, qu’il annonça qu'il quitterait le pouvoir dès qu'un gouvernement d'Union Nationale serait mis en place.  Le 23 novembre dernier, Ali Abdallah Saleh signa «l'accord du transfert de pouvoir», et prévu la passation du pouvoir à son vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi.

Le président Saleh garda le titre honorifique de président pendant trois mois, et se retira en laissant derrière lui ses trente années de règne. Mais l'histoire ne s'arrête pas là, puisque la population exige un jugement pour les innombrables crimes qu'il commit contre des manifestants pacifiques.

LA SYRIE :

On ne peut donner le jour exact du commencement de la Révolution Syrienne mais là encore l'onde de choc révolutionnaire frappa de plein fouet Suriya (nom arabe de la Syrie). 

On retrouve encore une fois les mêmes réclamations du peuple et comme en Libye, la révolution Syrienne fut rapidement sanglante faisant dès les premiers jours plusieurs milliers de morts.

Depuis le 15 mars 2011, le pays a connu une grave crise sociale et politique jusqu’à ce que les manifestations se transforment en une véritable guerre civile.                                                      

Une moitié de la population manifesta contre le régime, soutenue par les forces armées tandis que l’autre moitié ne désirait pas manifester par peur d’un pays sans gouvernement, en pleine anarchie. La population prit alors elle-même les armes pour lutter contre les autorités.

Les manifestants, armés ou non, étaient régulièrement victimes des troupes armées de leur président Bachar el-Assad au point que les Nations-Unies dénombrèrent plus de 5 000 morts et 14 000 opposants détenus.

A l’heure où nous écrivons, aucune aide internationale ne fut apportée à la population en raison des réticences russes et chinoises qui s’opposèrent au projet de l’ONU visant à sanctionner la répression.

LE BAHREIN :

 Le 14 février 2011, dans le centre de Manama, la capitale, des jeunes Bahreïnis s’étaient rassemblés en ce «Jour de la colère» avec pour slogan : «Ni Sunnites et ni Chiites juste Bahreïnis».

En effet, le royaume de Bahreïn (pays «des deux mers» en arabe) avec à sa tête le roi Hamad Ben al-Khalifa comprend une majorité de la population chiite (70%) écartée du pouvoir par la famille royale qui fait partie d’une minorité liée aux intérêts américano-sionistes.

Malgré les interdictions, les manifestations perdurèrent plusieurs jours en montrant ainsi la violence de l'armée et de la police qui n’hésitèrent pas à utiliser des grenades lacrymogènes ou à tirer dans la foule.

A l’heure actuelle, la situation est exactement la même : les manifestations continuent tous les jours et aucune réforme de la part du royaume n’est envisagée, aucune aide internationale non plus.

Cependant cette révolution est passé inaperçue car le pays est très peu médiatisé. En effet, Al Jazeera couvre toutes les révolutions sauf celle du Bahreïn car la chaîne appartient à l’émir du Qatar, grand dictateur du Golfe et l’un des meilleurs amis du roi.

LE BILAN DU PRINTEMPS ARABE :

Ainsi, la révolution tunisienne entraîna d'importantes répercussions (et l’expression est faible) sur le monde arabe. Les différents peuples lassés du chômage, de la censure, de la violence, de la répression et de la corruption décidèrent qu'il était temps de s'élever contre leurs bourreaux.

Car en plus des pays principalement touchés, le vent de liberté et de dignité encouragea d’autres pays comme l'Algérie, la Jordanie, le Maroc, l'Arabie Saoudite, l'Oman… bien qu’ils furent moins touchés par cette onde de choc. Certaines populations réussirent à renverser leur régime, certains se battent encore pour arriver à leurs fins, et d'autres virent leur régime s'assouplir face à la menace révolutionnaire.

Mais si toutes les révolutions furent différentes, elles avaient un but commun : faire tomber le régime autoritaire de leur pays ancré depuis de longues années en laissant place à une ère nouvelle.

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  • A travers ce blog, nous retracerons les évènements majeurs de la Révolution Tunisienne. Nous verrons aussi comment le peuple tunisien est parvenu à se révolter contre le régime autoritaire de Ben Ali, ancré depuis 23 ans.
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